Les bois se refermaient sur la rôdeuse, engloutissant encore davantage la rôdeuse dans la pénombre. Songeuse, elle remarqua à peine ce changement d'atmosphère. " Non mais, quel gros ce guerrier, comme si la taverne n'était pas assez grande pour qu'il aille enquiquinner quelqu'un d'autre !" maugréat-elle. "C'est qu'il a insisté ce gros nigaud. Sûr que c'est un moine de bas niveau, un bon à rien, tout juste bon à tanker trois secondes avant de se carapater la queue en les jambes. Rhaaa ! M'énerve ce demeuré et en plus il me gâche la digestion, c'est pas mon jour. Comme si c'était la seule ombre au tableau de ce merveilleux tableau peint par Gérard de la Petitefleur, il a fallu que je craque ma plus belle paire de collant ce matin, l'eau pour se laver ressemblait plus à de la boue qu'autre chose et les voisins de chambre ont fait un raffût de tous les diables cette nuit. A croire qu'ils avaient tous les deux mal aux dents."
Notre héroine est quelque peu naïve sur les bords, avec un langage plein de délicatesse qui trahit ses origines nobles. "Putain de bordel de merde ! Mais c'est pas vrai ça !" s'exclama-t-elle. Ahem ! Enfin son langage est disons-le fleuri en de rares circonstances... "Mais c'est pas vrai ça qui a foutu cette putain de racine au milieu du chemin, on a pas idée d'être aussi conne hein Mélandru, je suis sûre que ça te fait bien marrer, maintenant j'ai une grosse bosse au milieu du front et j'ai malhheuuuu!". Moralité de l'histoire : c'est le double effet d'un con de guerrier.